
Laurent Lafitte traverse une période où les projets s’enchaînent à grande vitesse. À l’affiche de Classe moyenne d’Antony Cordier, l’une des comédies les plus remarquées de la Quinzaine à Cannes, l’acteur ne cesse de multiplier les rôles. Cinq films sortis en 2024, d’autres programmés dans les prochains mois et même un retour très attendu sur scène dans La Cage aux folles qu’il jouera au Châtelet dès décembre. L’ex-pensionnaire de la Comédie-Française est partout. Au point de reconnaître lui-même qu’il peine parfois à suivre toutes ses promotions.
Une surexposition qu’il voit d’un œil lucide. Laurent Lafitte, qui a mis en colère une célèbre actrice, confie en effet craindre l’“overdose” malgré les tentatives des distributeurs d’espacer ses sorties. Mais refuser certains projets lui est impossible. Et l’acteur admet que cette accumulation nourrit la peur de fatiguer le public. Une inquiétude qu’il assume dans un entretien accordé au Figaro.
Laurent Lafitte : un acteur qui aime les personnages ambigus
Dans Classe moyenne, le comédien incarne Philippe, un avocat prétentieux en conflit avec les gardiens de sa résidence secondaire, entouré d’Élodie Bouchez, Laure Calamy et Ramzy Bedia sans Eric Judor. Il explique avoir été attiré par cette histoire où les rôles de “gentils” et de “méchants” basculent en permanence. Un terrain parfait pour lui, habitué à jouer des personnages moralement discutables.
Cette approche séduit les cinéastes, comme Thierry Klifa qui lui a confié un rôle dans La Femme la plus riche du monde inspiré de l’affaire Bettencourt. Laurent Lafitte s’y glisse dans la peau d’un photographe manipulateur. Fidèle à sa philosophie, il refuse de moraliser ses personnages. Un acteur, dit-il, n’est pas là pour “punir ou absoudre” ses rôles.
“Trash et triste” : le souvenir marquant de ses débuts
L’acteur revient également sur un moment fondateur. Son one-man-show Laurent Lafitte, comme son nom l’indique, qu’il avait créé à 35 ans pour “provoquer sa chance”. Il raconte avoir voulu, à l’époque, casser son image lisse de jeune homme bien élevé en proposant quelque chose de plus brut et plus sombre.
“Trash et triste.” résume-t-il aujourd’hui dans les colonnes du Figaro confessant qu’il n’a jamais osé revoir ce spectacle. Il se rappelle pourtant de personnages extrêmement solitaires. Loin de la façade policée qu’on lui prêtait. Un souvenir le fait encore sourire : sa mère, déstabilisée par l’affiche où il posait avec des plumes roses. Ironie du sort, il va bientôt en reporter sur la scène du Châtelet en interprétant Zaza dans La Cage aux folles. Un rêve de longue date.