
Mélanie Boulanger a été définitivement relaxée il y a tout juste un an, le 9 décembre 2024, après avoir été un temps accusée de complicité de trafic de drogue dans la commune qu’elle a dirigé.
“Le soir de ma garde à vue, je me suis dit: ‘c’est fini la politique, ma cocotte'”. Un peu plus d’un an après sa relaxe définitive par la justice dans l’affaire de complicité de trafic de drogue dans la commune qu’elle a dirigée pendant quatre ans, l’ex-maire de Canteleu (Seine-Maritime) revient auprès de Paris Match sur sa reconstruction.
Mélanie Boulanger sort de son silence et explique avoir voulu quitter la Normandie. “J’ai pensé déménager loin, mais mon mari est maire du Grand-Quevilly (commune de la banlieue de Rouen, NDLR). Je lui ai déjà fait subir pas mal de choses, et ma fille, aujourd’hui lycéenne, ne voulait pas quitter son collège”, confie l’ancienne édile.
Cette dernière assure que ses proches “vont bien” et se veut rassurante sur son propre état. “Je vais bien aussi, vraiment. Je fais moins confiance, j’écris tout. Mais j’ai retrouvé cette capacité de prévoir. C’est horrible quand vous ne pouvez pas anticiper une soirée, des vacances, un week-end, car une convocation pourrait arriver, ou un procès, un article de presse”.
“On m’a dit que je m’étais alors littéralement redressée physiquement”, détaille Mélanie Boulanger après avoir été innocentée.
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“J’ai eu des pensées très noires”
Le quotidien de l’ancienne maire de la commune normande de 14.000 habitants a largement été perturbée par cette affaire pendant de longs mois avec son placement en garde à vue en octobre 2021.
“J’ai eu des pensées très noires. En juin 2022, mon mari est hospitalisé après s’être cassé le fémur. On est à la maison avec ma fille et elle me lance: ‘Je déteste les gens qui se suicident. Ce n’est pas courageux et ils ne pensent pas aux autres.’ Je me suis dit: il faut se retrousser les manches”, explique-t-elle à nos confrères du magazine.
Ce qu’elle retient par-dessus tout? Le sentiment d’injustice vécue pendant les 38 mois de l’affaire qui l’a vue être accusée devant la France entière. “Je déteste l’expression ‘il n’y a pas de fumée sans feu’. La fumée a été créée de toutes pièces par d’autres et je dois vivre avec les braises”, déclare-t-elle.
Fini avec la politique
Si elle assure avoir “répondu aux questions du président du tribunal” et que ce dernier “en a conclu à la relaxe sans réserve”, l’ancienne maire dit avoir souffert des accusations d’un “prétendu double jeu” qui l’aurait conduit à afficher “d’un côté (sa) fermeté” et à vouloir “acheter la paix sociale de l’autre”
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Après toute cette affaire, Mélanie Boulanger confirme auprès de nos confrères en avoir fini avec la politique de façon définitive. “Maire, je l’ai fait avec passion et plaisir, mais quand vous voyez comment ça s’est soldé…”, glisse-t-elle.