
À l’occasion de ses 45 ans, Élodie Gossuin revient sur l’élection de Miss France. Vingt-cinq ans après son sacre, l’ancienne reine de beauté salue la nouvelle Miss, Hinaupoko Devèze, confie son émotion face à cette nouvelle génération de femmes qui pourraient être ses filles, et se félicite des changements récents d’une organisation dans laquelle elle retrouve aujourd’hui pleinement sa place…
Mais comment fait-elle pour paraître toujours aussi joyeuse, toujours d’aussi bonne humeur ? Alors qu’elle fête ce lundi 15 décembre, sans le fêter vraiment d’ailleurs, l’arrivée de son 45ème anniversaire, Élodie Gossuin, Miss France 2001 a gentiment accepté de répondre aux questions de Purepeople. Depuis sa voiture, conduite par sa fille Rose, 17 ans, la soeur jumelle de Jules, elle a comme toujours ouvert son coeur avec franchise, bienveillance, sans omettre de rappeler au passage, et tout en douceur, quelques-unes de ses vérités…
Purepeople : Que pensez-vous de notre nouvelle Miss France, Hinaupoko Devèze ?
Élodie Gossuin : Elle est sublime, c’est une reine. Classe, élégante, posée. Elle était favorite et pour moi, c’était une évidence. Elle en a imposé. Et on était contents d’être tous les six pour assister à son sacre, même si Rose me souffle à côté qu’on aurait bien aimé que Miss Picardie soit dans le Top 5. C’est la première fois que mes enfants assistaient à l’élection de Miss France. Comme c’est aussi la première fois que l’élection avait lieu dans ma région, Fred Gilbert (ndlr : Président de la Société Miss France) m’a gentiment appelée pour savoir si je voulais bien ouvrir la cérémonie. Pendant des années, je n’avais pas été conviée, et mes enfants encore moins, donc j’ai été très flattée de ce cadeau, un quart de siècle après mon élection.
Comment Rose a-t-elle vécu la soirée ?
Elle a été bluffée par le courage des filles. Et par Angélique (Angélique Angarni-Filopon). Elle adore Angélique. On a eu la chance de la rencontrer et on adore cette femme qui a une lumière en elle, qui est très charismatique. C’est vraiment une très belle personne.
…Qu’on va davantage voir en 2026 ?
Je le lui souhaite. Déjà, elle fait Danse avec les stars, donc on va la voir pas mal. Ce sera une très jolie transition pour elle. Mais c’est vrai que Miss France est surexposée en tant que candidate le mois précédent l’élection, surexposée le mois suivant son élection, puis de nouveau le mois de préparation de l’année d’après. Mais dans l’intervalle, elle enchaîne : tous les week-ends aux quatre coins de la France ou en Outre-mer, les partenariats, les signatures… Et c’est vrai aussi qu’il y a moins d’opportunités de présence médiatique. On en parlait récemment entre “vieilles”, avec Sophie Thalmann, Mareva Galanter et Sonia Rolland. À notre époque, il y avait beaucoup de talk-shows. Tu pouvais aller chez Ardisson, chez Cauet, etc. Il y avait énormément de possibilités et de plus fortes audiences. On entrait vraiment dans le salon des familles. Aujourd’hui, c’est plus compliqué. Il y a bien sûr les réseaux sociaux, mais ce n’est pas pareil.
Élodie Gossuin : “Voir des miss de l’âge de ma fille, c’est un peu dur à encaisser…“
Vous évoquiez un quart de siècle : une génération vous sépare de ces miss désormais…
C’est vrai qu’il y a encore trois ans, je disais qu’elles pouvaient toutes être mes petites sœurs, et là, ça a basculé plutôt en mode mes filles… À l’exception d’Angélique, qui a 35 ans, et c’est une très bonne chose qu’elle ait été élue à cet âge. Mais aujourd’hui, la plupart me disent que quand j’ai été élue Miss France, elles n’étaient pas nées, ou que c’était l’année de leur naissance. Forcément, c’est un peu dur à encaisser parce que parfois, en les voyant sur scène par exemple comme le jour de la finale, j’ai l’impression de me voir encore à leur place, avec Geneviève à mes côtés. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à elle samedi dernier, et elle était avec moi. Ce changement de génération, c’est aussi la fin d’une époque, la douleur des gens qui te manquent, ce qui est fini et qui ne reviendra pas. Ça me rend un peu mélancolique.
Genre c’était mieux avant ?
Quand tu vois les polémiques pendant ou après, j’ai envie de dire que oui. Mais elles sont liées aux réseaux sociaux et c’est très paradoxal parce que justement, moi je défends à fond les réseaux. Les réseaux, c’est mon café du coin avec mes copines. Je pense que ça peut être très utile dans le partage, que ça libère la parole et que c’est essentiel. Mais malheureusement aussi, ça ouvre la porte à des dérapages qui peuvent devenir disproportionnés. Quand je vois ce qu’ont subi Miss Aquitaine, Miss Provence, ou encore Angélique ou Eve Gilles, c’est vraiment dur.
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C’était différent pour vous ?
Moi, je me suis sentie très protégée vis-à-vis de tout ça, des avis négatifs ou de la critique, parce que je ne les entendais pas. Du coup, on pouvait continuer à avancer, à rêver, sans qu’on cherche à détruire mon rêve. Moi, j’ai connu Miss France avec un côté ultra familial, en vivant à côté de chez Geneviève, en étant entourée par la gardienne de l’institution. Alors bien sûr, il y avait ce côté qui pouvait être critiqué, considéré comme un peu désuet, voire ringard ou trop traditionnaliste par certains, avec les costumes régionaux et tout ce folklore. Aujourd’hui, c’est la création qui est mise en avant, mais qui peut être tout aussi critiquée, comme le costume d’huître de Miss Aquitaine, que je trouvais pour ma part osé, mais super.
“Je ne prévois jamais rien pour mon anniversaire”
Finalement, après des années où on avait l’impression d’assister à un casting ou un défilé de Victoria’s Secret, avec des bikinis et des ailes dans le dos, là on est revenus au maillot une pièce que prônait Geneviève. J’ai l’impression de retrouver aujourd’hui les élections de Geneviève qu’on avait perdues pendant une dizaine d’années. Par ailleurs, je trouve que l’idée d’avoir une marraine, en l’occurence, Camille Cerf, est très bonne, tout comme l’initiative qu’avait prise de Cindy Fabre (ndlr, mise de côté cette année) de créer un groupe WhatsApp sur lequel toutes les Miss sont présentes.
Pouvez-vous nous parler de ce groupe ?
Pas de ce qu’on s’y échange. Mais c’est super d’y retrouver tout le monde, jusqu’à Patricia Barzyk, Miss France 1980, ou Patricia Spehar, Miss France 1997. Ce n’est pas un groupe factice où les unes sont choisies et d’autres pas. Là, c’est comme une famille : tout le monde est là, même la tata chiante ou le tonton relou et ringard. Je ne donnerai pas de noms… (Rires) Mais au moins, personne n’est exclu. Après, il y a forcément des affinités. Mais le fait que toutes les Miss qui ont vécu cette aventure si unique, ce truc si particulier, puissent se retrouver dans cet endroit sans se sentir mises de côté, c’est une force qui a été recréée aujourd’hui par Fred et par Cindy.
Aujourd’hui, nous sommes le 15 décembre, vous avez 45 ans. Avez-vous prévu quelque chose de spécial ?
Je ne prévois jamais rien pour mon anniversaire. Rose et Jules, mes grands jumeaux, qui sont nés le 21 décembre, voulaient qu’on fasse un truc tous les trois. Mais je ne veux pas. Ils auront 18 ans, je veux que ça reste leur anniversaire. Quant au mien, je n’aime pas l’organiser. En plus, ce soir, ce n’est pas du tout sûr que mes grands soient là, parce qu’ils n’habitent plus à la maison, qu’ils ont quittée pour faire leurs études. Dans tous les cas, ce sera simple : une raclette, un gâteau au chocolat et une bouteille de vin suffiront à mon bonheur.