
Le 8 février dernier, deux policiers du RAID ont été pris au piège dans une fusillade avec des passeurs de migrants irakiens à Selongey, en Côte-d’Or. Lors d’une audition, ils sont revenus sur cet éprouvant acte de violence qui a failli leur coûter la vie.
« D’habitude, on surprend les gens. Là, c’est nous qui avons été surpris. » Deux policiers du RAID se sont confiés lors d’une audition du juge d’instruction il y a un mois, après avoir frôlé la mort le 8 février dernier. Comme le rappelle Le Figaro, les agents avaient été pris au piège sous les coups de feu de passeurs de migrants irakiens sur une aire d’autoroute à Selongey, en Côte-d’Or.
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Il est presque 1h du matin, ce jour-là, lorsqu’une équipe d’une vingtaine de policiers, dont des agents du RAID, sont mobilisés dans le secteur pour intercepter des passeurs qui voulaient en découdre avec une bande rivale dans un contexte particulièrement tendu. Pour éviter un drame, les forces de l’ordre se lancent à leur poursuite à bord de plusieurs véhicules sur l’autoroute A31.
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« On était dans le véhicule comme en cage »
Deux agents du RAID perdent alors de vue la berline qu’ils poursuivaient, une BMW série 5. Ils s’arrêtent sur une aire d’autoroute à Selongey et voient alors surgir le véhicule en question, avec cinq occupants armés à bord. Les individus descendent de la voiture et ouvrent le feu sur l’utilitaire blanc banalisé des deux policiers. « Ils voulaient nous tuer », assure l’un des policiers, en poste au RAID depuis 15 ans – avec lequel il est notamment intervenu au Bataclan.
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L’un des fonctionnaires riposte depuis la fenêtre avant droite. « On était dans le véhicule comme en cage », a-t-il décrit. Les passeurs s’approchant dangereusement du véhicule, un policier réussit à s’extirper de la voiture pour saisir une arme longue et tirer sur les assaillants. L’agent est alors blessé à la jambe et perd beaucoup de sang. Son collègue tente de le secourir sous les balles.
Lors de leur audition, ils affirment avoir crié à plusieurs reprises « police » aux passeurs et avoir actionné le gyrophare de leur utilitaire. « J’ai crié tellement fort qu’à la fin je n’avais plus de voix », raconte l’un d’eux à son audition.
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Les deux policiers du RAID s’en tirent de justesse. « Je pense qu’on a failli y rester », confie l’un d’eux. Le chef présumé des passeurs, un Irakien de 39 ans nommé Karzan G., est tué, tandis que trois autres individus sont arrêtés. Un dernier prend la fuite et reste toujours introuvable à l’heure actuelle. Deux complices de ce réseau tentaculaire sont également interpellés alors qu’ils essayaient de fuir en Belgique.
Outre la fusillade, l’enquête a permis de dévoiler un important réseau de passeurs, relate Le Figaro. Dans ce dossier, six Irakiens et deux Vietnamiens ont été mis en examen pour plusieurs chefs d’accusation : vol en bande organisée, aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d’un étranger en France, participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit puni de 10 ans d’emprisonnement. La date de leur procès n’est pour l’instant pas connue.