
Après plus d’un an d’incarcération, Ariel M. s’est vu refuser sa demande de remise en liberté. S’il présente des regrets, il assure toujours n’avoir pas eu l’intention de tuer le cycliste, percuté par un SUV en octobre 2024.
Plus d’un an après la mort du jeune cycliste Paul Varry, le conducteur suspecté de l’avoir écrasé volontairement à l’issue d’une altercation nie toujours avoir voulu le tuer. Ariel M., mis en examen et incarcéré depuis octobre 2024 pour meurtre, comparaissait ce mardi 16 décembre devant la chambre de l’instruction de Paris pour demander sa remise en liberté.
“Ce qui est arrivé le 15 octobre 2024 est un drame absolu. Une personne est morte. J’aimerais revenir en arrière, mais je ne peux pas. Je pense à lui et à sa famille”, a déclaré l’homme de 53 ans devant les juges, rapporte Le Parisien.
Des regrets qui n’ont pas suffi puisque les juges ont décidé de maintenir le quinquagénaire en détention. “En clair, il évoque un homicide involontaire et pour le parquet, c’est un meurtre”, a résumé la présidente de l’audience.
“Ces infractions ne font pas de moi un délinquant de la route”
Le parquet attend notamment les rapports d’un expert psychiatre et d’un psychologue qui devraient permettre de “mieux cerner la personnalité” et “la dangerosité” du conducteur.
“Quand cet homme est au volant, il a tendance à violer toutes les règles de la circulation, comme le montrent ses contraventions pour des feux rouges et des excès de vitesse qui lui ont valu une annulation du permis de conduire”, a expliqué le parquet.
Un argument qui forme pour l’accusé “un portrait très noir” de lui. “Dans mon métier, je faisais des dizaines de milliers de kilomètres, et cette liste d’infractions ne fait pas de moi un délinquant de la route”, s’est-il défendu.
Pour justifier sa demande de remise en liberté, son avocat a avancé que son casier judiciaire “est ancien et ne comporte aucun antécédent similaire”, mais aussi que “sa psychologie n’est pas inquiétante”.
Des images de vidéosurveillance de mauvaise qualité
Le 15 octobre 2024, Paul Varry se trouvait sur une piste cyclable non séparée de la voirie dans le 8e arrondissement de Paris quand le conducteur, qui était en retard pour le rendez-vous médical de sa fille, lui a écrasé l’orteil avec son SUV et l’a fait tomber.
En colère, le jeune homme a alors tapé sur le capot de la voiture en se relevant. L’automobiliste a ensuite roulé sur le corps du cycliste, le tuant sur le coup, selon des témoins. La fille de l’automobiliste assure de son côté qu’il ne l’a pas écrasé et le conducteur lui-même assure ne pas l’avoir fait volontairement.
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Quant aux images de vidéosurveillance, elles ne permettent pas de reconstituer précisément la scène en raison de leur mauvaise qualité. Mais la présidente de la cour d’appel a assuré mardi qu’on “y voit la Mercedes se soulever d’avant en arrière en passant par-dessus le corps de la victime”.